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31 août 2014 à 12:36

L'Amour du Maillot

Chaque club amateur cherche à transmettre "l'amour du maillot" article à lire et à méditer!!!!!
Humeur - L'amour du maillot, notion d'un autre temps... La fidélité a-t-elle encore un sens dans le football amateur ? Non, si l'on en croit l'explosion des mouvements de joueurs intervenue cet été pendant le mercato. Victimes autant que complices, les clubs courent à leur perte en ne valorisant pas suffisamment les rares qui ont encore en eux l'amour du maillot.  


(crédit : diablevert.fr)(crédit : diablevert.fr) C’est peut-être une affaire de génération. Mais lorsque vous interrogez aujourd’hui les entraîneurs qui peuplent le foot amateur de notre pays, quel que soit le niveau, de la première série de district au CFA, s’ils ne sont pas eux-mêmes contaminés par l’air du temps, tous ou presque vous diront qu’ils ont bien du mal avec les nouveaux codes de leurs joueurs.
Tous ou presque vous diront qu’ils peinent à s’appuyer sur des joueurs de club, des vrais, de ceux qu’ils étaient eux, il y a vingt ou trente ans, lorsqu’il s’agissait de défendre les couleurs d’un club, de leur club, contre vents et marées… et au-delà d’un simple CDD. Il n’est en effet pas rare de trouver, très tôt, des profils de carrière à faire pâlir Xavier Gravelaine qui aura pourtant porté dix-huit maillots différents entre 1991 et 2004.
Raynald Denoueix, qui a fait toute sa carrière de joueur à Nantes, et Denis Renaud (12 ans de présence à Carquefou) - (crédit : Football44)Raynald Denoueix, qui a fait toute sa carrière de joueur à Nantes, et Denis Renaud (12 ans de présence à Carquefou) - (crédit : Football44)

Foot pro, foot amateur, même gangrène...

Un record chez les pros qui ne tiendra pas longtemps chez les amateurs si les joueurs continuent à changer de casaque pour un oui ou pour un non, si leurs dirigeants continuent à cautionner ces surenchères, si les parents s’entêtent à ressusciter les rêves enfouis de leur jeunesse en trimbalant leur progéniture, de club en club, à la recherche d’un improbable destin.
Miroir d’une société qui ne fait plus que zapper et consommer, on savait le football professionnel, celui des stars et des paillettes, depuis longtemps gangrené par l’affairisme et les intérêts individuels. Bon an mal an, nous en avions fait notre affaire en mettant ça sur le compte d’agents peu scrupuleux et de mercato à rallonge. Mais on était loin de se douter que cette lave incandescente avait coulé jusqu’au plus profond de notre football des villes et des champs.
Christophe Rouve, 43 ans, toujours fidèle au FC Sète (CFA, Hérault) - (Crédit : halftime.fr) Christophe Rouve, 43 ans, toujours fidèle au FC Sète (CFA, Hérault) - (Crédit : halftime.fr)

Educateurs et parents en quête de reconnaissance...

Au hasard d’un portrait d’un jeune U17 de la région parisienne, effectué sur un des sites Footengo, nous avons ainsi pris conscience de l’ampleur du phénomène. A seize ans et demi, ce milieu de terrain prometteur avait déjà changé six fois de club. En ayant commencé le foot à sept ans, il avait ensuite bifurqué autant de fois qu’il avait rencontré d’obstacles.
Plus grave, il y avait été encouragé par deux éducateurs qui l’avaient pris, tour à tour, sous leurs ailes, eux-mêmes à la recherche d’une hypothétique reconnaissance.
Sans lien, sans attache, sans fil conducteur, l’attelage ne le sait pas encore mais il passe à côté de la richesse du football amateur, ce qui en constitue la quintessence, sa dimension éducative.
Joueur, puis éducateur, Paco Rubio est resté fidèle à l'AS Nancy-Lorraine (crédit : asnl.net) Joueur, puis éducateur, Paco Rubio est resté fidèle à l'AS Nancy-Lorraine (crédit : asnl.net)

Quand les rejetés du professionnalisme courent après les cachets...

En faisant croire à ce jeune joueur que l’herbe est toujours plus verte ailleurs, ces éducateurs qui ne méritent pas leur nom, ne se comportent pas autrement que ces agents en quête de profits qui saucissonnent la carrière de leur joueur en espérant, un jour, décrocher le jackpot.
Le problème c’est que lorsque ce U17 arrivera en senior, il reproduira les mêmes schémas et voguera de club en club sans se rendre compte que sa quête est aussi vaine et dérisoire que les primes de victoires après lesquelles il court.
Accentué par le retour toujours douloureux des rejetés du professionnalisme, ceux qui n’ont pas passé le cap et n’ont pas d’autres choix que de courir le cachet, ce n’est pas autrement que l’atmosphère de nos clubs amateurs se transforme petit à petit, jusqu'à devenir irrespirable parfois. Et que disparaît l’amour du maillot.

F.D.

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